samedi 30 avril 2011

Sablés genièvre whisky

Je me suis souvent demandé si c'est le genévrier qui avait des effets secondaires pour inspirer le conte de même nom. Je résume les faits. Une femme veut avoir un enfant, pour cela, et en méconnaissance totale de toutes les lois de la biologie élémentaire, elle enlace un genévrier, ce qui est plus que périlleux vu le piquant de la chose. Neuf mois plus tard, elle accouche d'un petit garçon et meurt. Bien sûr, le père se remarie à une méchante marâtre, il n'en existe aucune gentille dans les contes, et a avec elle une petite fille, comme quoi lui au moins avait suivi les cours d'éducation sexuelle à l'école. La méchante belle-mère décapite un jour son beau-fils et fait croire à sa fille que c'est elle qui l'a tué ! C'était donc également une mère abominable ! Et pour compléter le tableau, elle sert au père son fils en ragoût sauce au vin, et là, le conte manque de précision mais je suppose qu'elle y avait mis des baies de genièvre parce que sinon, c'est difficile à digérer la sauce au vin rouge, ou alors en plus d'être une mauvaise mère et belle-mère, c'était aussi une mauvaise cuisinière, un comble. Après diverses tribulations, le genévrier ressuscite le garçon, fait disparaître la marâtre et le père et ses deux enfants coulent des jours heureux. Les baies de genièvre aident donc à la digestion des plats un peu lourds et des marâtres difficiles.





pour 30 sablés raisonnables :
  • 3 c. à soupe de whisky
  • 210 g de beurre
  • 110 g de sucre roux
  • 220 g de farine T65
  • 60 g d’amandes en poudre
  • 1 c. à café de genièvre en poudre (il est possible de moudre les baies dans un moulin à poivre)
  • 10 g d'écorces d’orange confites
  • Sel


Préchauffer le four thermostat 180°C.
Dans la cuve du robot, battre le beurre et le sucre jusqu’à obtenir une masse homogène. Ajouter le whisky, puis la farine mélangée à la poudre d’amandes, au genièvre et au sel. Finir par les écorces d’oranges coupées en petits morceaux.
Séparer la pâte en deux. Rouler deux boudins de 4 cm de diamètre environ, réfrigérer 1 heure.
Couper les boudin en tranches d’1 cm d’épaisseur, les déposer sur la plaque du four préchauffé.
Cuire environ 12 minutes à 180°C.

jeudi 28 avril 2011

Petits puits à la confiture

A chaque fois que je lis ou j'entends le mot "puits", je pense à Thalès qui avait malencontreusement chu dans l'un d'eux en observant les étoiles. Longtemps, je me suis dit qu'il était d'une fameuse distraction. Et en grandissant j'ai appris que le puits en question n'avait pas de margelle, en fait donc, Thalès n'était pas étourdi, il marchait dans le noir et était tombé dans un trou. Soit dit en passant, quand on vit dans un pays où les puits n'ont pas de margelle, on ne marche pas le nez en l'air sinon on mérite de tomber dans les puits. Deuxième pensée au sujet du mathématicien de Milet, le puits ne devait pas être très profond. Il y a à côté de chez mes parents un puits au sommet d'une colline qui fait plus de 117 m de profondeur et sans margelle non plus à l'origine. Depuis, on a pourvu à ce manque pour des raisons de survie de l'espèce. Inutile de dire que si Thalès avait chu dans un tel puits, tous les pauvres élèves ne souffriraient pas avec le théorème du nom du précédent parce que là, il ne serait pas remonté. On peut se dire que dans un tel puits, nombre de noctambules un peu avinés avaient dû faire trempette. Même pas ! Les seuls réputés pour y avoir définitivement séjourné sont trois inquisiteurs que n'y sont même pas allés de leur plein gré. Peu importe, les puits, c'est surtout sympathique quand on peut les manger.



pour 12 petits puits à la confiture :
  • 120 g de farine T65
  • 50 g de beurre
  • 50 g de sucre
  • 1 oeuf
  • 1/2 sachet de levure chimique
  • sel
  • confiture de mûres ou de fruits rouges


Préchauffer le four thermostat 210°C.
Battre le beurre et le sucre en mousse. 
Ajouter l'oeuf, puis la farine mélangée à la levure et au zsel.
Former 12 boules, les poser sur une tôle à pâtisserie recouverte de papier sulfurisé.
Les creuser avec le manche d'une spatule.
Déposer dans les cavités ainsi formées un peu de confiture.
Faire cuire 10 minutes à 210°C, puis 5 minutes à 180 °C.


samedi 23 avril 2011

Agneau pascal


Il était une fois un petit agneau qui avait très soif. Il aurait pu boire à l'abreuvoir, comme tout mouton qui se respecte, mais, jouant les ado rebelles, il décida d'aller seul à la rivière. Ce qui devait arriver arriva, il rencontra un loup qui avait plus faim que soif. L'agneau tenta une approche par le dialogue, suivant en cela les cours de gestion de conflit qu'il avait eus un peu plus tôt.  Non il ne polluait pas l'environnement, le fumier de mouton, c'est un engrais bio. Il n'avait jamais vu non plus le loup, était fils unique et n'avait aucune connaissance d'un contentieux familial antérieur avec le loup. Le loup à court de prétexte utilisa la seule approche raisonnable dans son cas, la force et la mauvaise foi. Il décida donc de fêter sa providentielle rencontre par quelques côtelettes et un bon gigot en pique nique sylvestre.
Triple moralité à l'histoire :
Quand on est un petit agneau faiblard, on ne va pas jouer les gros bras à la rivière, on boit au bac commun.
Les loups manquent de savoir vivre, le gigot s'accompagne d'ordinaire de flageolets.
A Pâques, mangeons de l'agneau pascal.








pour un agneau moutonnant :
  • 70 g de farine T45
  • 40 g de fécule de maïs
  • 3 oeufs
  • 110 g de sucre semoule
  • sel
Préchauffer le four thermostat 180°C.
Ouvrir le moule mouton (ici par exemple), le beurrer copieusement et le fariner généreusement.
Battre les oeufs avec le sucre et le sel jusqu'à ce que le mélange blanchisse et mousse. (10 minutes environ au batteur électrique, vitesse maximale)
Mélanger la farine et la fécule.
Les ajouter délicatement et petit à petit au mélange oeufs /sucre.
Verser la pâte dans le moule mouton jusqu'aux 3/4.
Cuire entre 20 et 30 minutes à 180°C selon la grosseur de l'agneau.
Démouler sitôt cuit, saupoudrer de sucre glace une fois l'agneau complètement refroidi.
Traditionnellement, les agneaux ont un ruban autour du cou et une bannière plantée dans le dos.

mercredi 20 avril 2011

Mini bretzels sucrés

J'ai parfois des envies géographiques, et hier j'avais des envies alémaniques, du germain, bref rien de méridional ou de latin. Et là, je me dis : "Des bretzels ! quoi de plus alsacien que des bretzels ?" Bien-sûr, il y a beaucoup d'autres choses auxquelles j'aurais pu penser, mais là seuls les bretzels me vinrent à l'esprit. A peine le temps de réunir les ingrédients, me voilà lancée dans la préparation de la pâte. Malheureusement, il y a toujours dans les préparations un temps de repos et c'est traditionnellement à ce moment que je me mets à cogiter. En l'occurrence, ça veut dire quoi, bretzel exactement. Définition de mon dictionnaire : "pâtisserie dont les boucles se croisent comme des bras." Et là, un doute m'étreint, bras se dit Arm en allemand, d'où vient donc le mot bretzel ? Faisons bref, après diverses tribulations, le mot qui a abouti à mon gâteau est brachitella, petit bras en ... latin vulgaire !! Ma spécialité alsacienne, de la vulgate romaine !!! Déconfiture, pourrais-je encore regarder les bretzels dans leurs anneaux ? Avec le recul, je suis bien contente de ne pas avoir préparé ces renégats au kirsch traditionnel mais au triple sec. Après cette trahison lexicale, il ne reste plus qu'à tous les manger pour les punir et épargner la vue de ces transfuges à ma famille.



pour 18 bretzels décents :
  • 150 g de farine
  • 100 g de beurre froid
  • 60 g de sucre en poudre
  • 1 oeuf
  • 1 sachet de sucre vanillé
  • 1 c. à soupe de triple sec
  • sel
  • 1 jaune d'oeuf et 1 c. à soupe de lait pour dorer
  • sucre en grains pour décorer
Mettre la farine, le sel et le beurre dans la cuve du robot, sabler.
Battre l'oeuf, le triple sec et les sucres en omelette. 
Les ajouter dans le robot et former une boule de pâte homogène.
Réfrigérer une heure.
Préchauffer le four thermostat 180°C.
Prélever des boules de pâtes de la taille d'une jolie noix, rouler en boudin de 20 cm environ et former les bretzel.
Les déposer sur la plaque à pâtisserie couverte de papier sulfurisé.
Les dorer à l'oeuf, parsemer de sucre en grains.
Réfrigérer 1/4 d'heure.
Cuire 15 minutes à 180°C.

dimanche 17 avril 2011

Tourbillons briochés

Une nuit d'insomnie, je me levai en me disant qu'un verre d'eau ou de lait m'aiderait à dormir. Je suis une spécialiste de l'insomnie, boire ne m'a jamais aidé à dormir, voire a aggravé la situation en se portant sur ma vessie, mais jamais rien de plus. Malgré tout, je m'acharne toujours et vais boire. Arrivée dans la cuisine, je pris un verre et me dirigeai vers l'évier. J'ouvris le robinet et regardai machinalement l'eau couler un peu. Et là, que vis-je ! Dans le conduit d'évacuation, juste sous la grille, une créature qui me semblait annelée me regardait perfidement. Je réagis immédiatement, oubliant ma soif, en changeant la température de l'eau. Cinq minutes à 60°C ne la fit pas capituler. A trois heures du matin, je n'ai pas ni le sens de l'humour ni celui de la patience, je sortis la grosse artillerie, le déboucheur. Deux bouchons de produit plus loin, l'animal me narguait toujours. Que faire ? Réveiller mon mari ? Un vague sens de la mesure me rappela que je risquais d'entendre longtemps parler de la nuit où je l'avais réveillé pour tuer une ridicule bestiole. Je n'ai pas de bouchon dans l'évier, la bête sortirait si je capitulais, et là, tout l'appartement lui était ouvert. Je devais protéger ma famille du monstre. Je fermai la porte, et pour faire bonne mesure, je calfeutrai le dessous de la porte avec un torchon pour être sûre qu'elle ne se répandrait pas dans mon intérieur. Je retournai me coucher sachant que là, je ne dormirais plus. Au petit matin, au lever, je tentai une ouverture dans la cuisine, m'attendant à trouver mon ennemi me toisant du milieu de la pièce, personne. Je ne m'aventurai pas plus loin mais appelai mon cher et tendre en lui disant :"L'évier a l'air bouché, tu pourrais aller voir avant que je ne fasse le café, s'il te plaît ?" Je savais que, s'il rencontrait l'intrus, il lui réglerait son compte. Mon héros sortit de la salle à manger du pas décidé du justicier. Une minute plus tard, il revenait en me disant : "Un bout de carapace de crevette était resté coincé sous la grille de l'évier, mais c'est réglé." Et là, je sus que j'avais besoin de brioche et de chocolat, oui, faisons des tourbillons briochés au chocolat.





pour 8 tourbillons tourbillonnant :
  • 455 g de farine
  • 75 g de beurre
  • 3 c. à soupe de sucre semoule
  • 1/2 c. à café de sel
  • 250 ml de lait
  • levure lyophilisée selon les" instructions du constructeur"
  • pâte à tartiner au chocolat type Nutella©
  • sucre en grains

Mettre dans la cuve de la machine à pain les ingrédients dans l'ordre conseillé par le fabriquant.
Mettre en marche avec le programme "Pâte seule".
A la fin du programme, transvaser la pâte sur le plan de travail, la dégazer gentiment.
Etaler la pâte en rectangle de 30x50 cm.
Etaler la pâte à tartiner sur la pâte en laissant 1cm libre sur les bords.
Faire un rouleau avec la pâte de 50 cm de long environ.
Découper le rouleau en 8 tronçons et les poser sur la plaque du four recouverte de papier sulfurisé.
Entaillez les tronçons en 2 ou 3 aux 3/4 et séparez les différents tourbillons en leur donnant une légère rotation.
Parsemez de sucre en grains.
Laisser lever 45 minutes environ.
Préchauffer le four thermostat 240 °C.
Cuire les tourbillons 5 minutes à 240 °C puis finir la cuisson 8 minutes à 180°C.




jeudi 14 avril 2011

Quasi spritz...

Ce jour là, j'eus envie de faire des spritz. Pourquoi des spritz ? Parce que c'est bon, et puis surtout, c'est vite fait et sans souci. La suite allait montrer qu'il n'est que peu de vérité qui se confirment pour tout un chacun. Acte I, réunir les ingrédients. Farine, facile, beurre, facile, sucre semoule, facile, noisettes en poudre, fac... pas de noisettes ??? Me serais-je laissé démunir ? Solution de rechange, des amandes en poudre. J'ai des amandes, mais elles sont entières. Peu importe, je vais les moudre au robot. Acte II, sortie du robot, pesée des ingrédients. facile. Je commence par moudre les amandes. Après la première impulsion, je vois vite qu'il y en a trop peu pour la cuve de mon gros robot. Qu'à cela ne tienne, prenons le petit hachoir. Je plonge la main dans le tiroir pour prendre la lame dudit engin. Zut je viens de m'empaler la main sur un couteau mal positionné. Acte III, visite dans la salle de bain à la recherche d'un pansement. La trousse de secours est en haut de l'armoire, est-ce vraiment raisonnable aujourd'hui de monter sur un tabouret pour la chercher ? Faisons une tentative. Acte IV, retour dans la cuisine pour continuer la pâte à spritz. Je vais casser l'oeuf. Il est fêlé, j'en prends un deuxième, même chose. Mais qui a fait les courses sans ouvrir la boîte d'oeufs pour vérifier leur état ? Oui, bon c'est moi mais la caissière aurait pu vérifier. Et oui je suis toujours de très bonne foi. Amandes moulues, pâte homogène roulée en boule, je vais la mettre au réfrigérateur. J'ouvre la porte de l'engin et la bouteille de lait à peine entamée en profite pour faire une tentative de suicide sur le carrelage. Un litre de lait, qu'est-ce à ramasser ? Acte V, formation des spritz, il me faut la poche à douille ... qui est déchirée. Solution de repli, la presse à biscuits. Mon fils passe par là. "Tu pourrais y mettre des cerises confites." Observation catégorique : " On en met pas de cerises confites sur des sprits." Réponse éhontée : "Au point où tu en es, tu es sûre que ce sont encore des spritz ?" Qui a engendré cette perfide créature ? Acte VI, cuisson. Je mets la première plaque au four, je remonte le minuteur et j'attends en préparant les plaques suivantes. Je les pousse sur le plan de travail de la cuisine. Le minuteur en profite pour aller contempler de plus près le motif du sol de la cuisine. Acte VII, les photos. Ca, ça va aller. Les photos prises, les gâteaux presque tous mangés, j'ouvre l'appareil pour m'apercevoir que j'ai oublié d'y mettre la carte mémoire. Sinon, faites des spritz, c'est facile et c'est très bon.



pour une petite soixantaine de spritz :
  • 250 g de farine T65
  • 150 g de beurre
  • 150 g de sucre semoule
  • 1 oeuf
  • 50 g de poudre d'amandes
  • cerises confites (optionnel)
  • sel
Mettre la farine, le beurre, le sel et le sucre dans la cuve du robot, sabler.
Y ajouter l'oeuf battu en omelette avec le sucre pour former une boule homogène.
Mettre la pâte en boule une heure au réfrigérateur.
Préchauffer le four thermostat 180°C.
Former les spritz avec la poche à douille ou une grille spéciale pour hachoir ou une presse à biscuits. Y mettre les cerises confites.
Réfrigérer les biscuits 1/4 d'heure avant de les cuire.
Cuire environ 12 minutes à 180 °C

lundi 11 avril 2011

Petits cakes chèvre surimi

Récemment, j'eus l'idée d'acheter de la tome de chèvre. Cela en soit n'a rien d'exceptionnel, j'achète toutes les semaines du fromage, mais là, en raison d'un convive au goût trop délicat, je devais trouver de la tome de chèvre qui n'avait pas goût de chèvre (c'était la demande textuelle). Je suis généralement une hôtesse accommodante, je m'exécutai. Cela excluait donc un fromage au lait cru, ou un peu trop affiné. Je me résolus à me rendre au rayon des fromages emballés sous vide pour trouver mon Graal. Justement, en promotion, il y avait une tome de chèvre vendue par une démonstratrice qui m'assura qu'elle était au lait pasteurisé, donc sans danger (!!!) et qu'elle n'était ni forte, ni piquante, ni odorante. Au naturel, je me serai demandé quel était alors l'intérêt de la chose, mais là, j'étais en service commandé. Je ramenai mon emplette à la maison et décidai de la goûter. Je pris un couteau et à l'attaque. Dès ma première bouchée, je compris que je n'avais pas ôté l'emballage. Pourtant si. A la deuxième, j'eus l'impression de consommer du plastique qui aurait vaguement traîné dans une étable. La troisième me confirma que, décemment, je ne pouvais pas infliger cela à mes hôtes. En revanche, peut-être que cuit... Et c'est ainsi que naquirent les petits cakes chèvre surimi.



pour 8 petits cakes honorables :
  • 150 g de farine T65
  • 1 oeuf
  • 50 ml de lait 1/2 écrémé
  • 50 ml de crème fleurette entière
  • 100 g de beurre fondu
  • 5 bâtonnets de surimi
  • 80 g de tome de chèvre en petits cubes
  • 1 sachet de levure chimique
  • sel

Préchauffer le four thermostat 180°C.
Mélanger la farine, la levure et le sel. 
Y délayer l'oeuf puis le lait et la crème.
Incorporer le surimi coupé tranches de 3 mm d'épaisseur et les cubes de chèvre.
Remplir les moules aux 3/4.
Cuire 20 minutes environ à 180°C.

dimanche 10 avril 2011

Pancakes

Une nuit d'insomnie, je passai désabusée d'une chaîne à l'autre quand je tombai sur une émission de cuisine. Même à 3 heures du matin, j'ai encore un intérêt prononcé pour ce genre de programme. Une accorte ménagère manifestement anglo-saxonne se démenait sur l'écran dans une cuisine, qui comme toutes les cuisines télévisuelles, comportait  un haut comptoir, les cuisines de télé n'ont jamais de table. Devant elle s'étalaient toutes sortes de légumes si beaux et si brillants qu'on eût dit les jouets d'une dînette. Le programme était doublé en surimpression de la voix américaine et l'ensemble faisait un écho étrange. La brave dame, sanglée dans un tablier, discutait à bâtons rompus avec un homme pour qui manifestement, une cuisine était d'un exotisme consommé. Perché sur un tabouret de l'autre côté du comptoir, il contemplait un oeuf d'un air circonspect. Au moment où mon esprit réussit à se concentrer suffisamment pour comprendre ce dont il s'agissait, la présentatrice annonçait : "Une horde d'adolescents affamés envahit votre maison, il n'y a qu'une solution !" Je pensai aussitôt : "La fuite." Mais ce n'était pas à l'ordre du jour. Il s'agissait d'une poêlée de légumes. Alors qu'on pourrait faire des pancakes !



pour une soixantaine de pancakes :
  • 250 g de farine T65
  • 3 oeufs
  • 400 ml de lait
  • 30 g de sucre en poudre
  • 1 sachet de levure chimique
  • sel
Mélanger la farine, le sucre, le sel et la levure. Creuser un puits.
Y casser les oeufs, délayer en ajoutant petit à petit le lait.
Cuire aussitôt par cuillerée à soupe dans une crêpière à feu vif.
Servir avec de la confiture ou du sirop d'érable.

jeudi 7 avril 2011

Muffins gingembre cannelle orange

Ce matin, en arrivant au travail, je jetai par réflexe un oeil désabusé au menu du jour. Et là, quelle ne fut pas ma joie de voir figurer un fraisier. Avaient-ils été inspirés par le retour du printemps ? Et en entrée, pompeusement annoncé, un feuilleté de Cantal. J'en oubliai aussitôt le cordon bleu intermédiaire. J'aurais dû me souvenir qu'en restauration de collectivité, les majuscules et les prépositions ont toujours leur importance. Notre self est ainsi fait qu'on prend les desserts avant tout le reste. La collègue qui me précèdait me dit : "J'aurais bien pris le fraisier, mais je suis allergique aux fraises." Arriva sur ces entre-faits la préposée qui partit d'un grand éclat de rire : "Vous pouvez y aller, alors, affirma-t-elle, ce n'est que de l'arôme fraise artificiel, pas d'allergie possible avec, c'est bien mieux." Je n'étais pas sûre de trouver cela réellement mieux, mais je n'eus pas le temps d'y réfléchir qu'elle ajouta : "Qu'est-ce que vous croyez, c'est comme le feuilleté, y'a pas de cantal, il est fabriqué dans le Cantal, la région quoi !" Pleine d'espoir, je demandai :"Avec du cantal ?" Cruellement elle mit fin à mon optimisme :"Je crois pas. D'habitude, là-dedans, on met du fromage qui s'étale. Mais c'est comme le cordon bleu, vous savez, il est pas bleu." Je ne savais si c'était un trait d'esprit ou une constatation. Je crus bon de préciser : "On l'appelle cordon bleu en référence au prix remis en cuisine, cela veut dire que c'est bon." Elle médita un instant sur ma remarque et repartit :"Peut-être, ça je sais pas, mais c'est pas bon non plus." Finalement, je n'avais plus si faim. J'avais envie de quelque chose de bon, doux, sucré et d'authentique, pourquoi pas des gâteaux à la cannelle ?






pour 16 mini muffins :

  • 150 g de farine T65
  • 1 sachet de levure chimique
  • 50 g de beurre fondu
  • 50 g de sucre
  • 1 oeuf
  • 50 ml de lait 1/2 écrémé
  • 50 ml de crème fleurette entière
  • 30 g d'écorces d'orange confites
  • 15 g de gingembre confit
  • 1 c. à café de cannelle
  • sel

Préchauffer le four thermostat 180 °C.
Couper les écorces et le gingembre en tout petits morceaux.
Dans une jatte, mélanger la farine, la levure, la cannelle, le sel et le sucre.
Y ajouter l'oeuf puis le lait et la crème.
Incorporer le beurre fondu.
Rajouter les écorces et le gingembre, bien mélanger.
Verser la pâte aux 2/3 dans des moules à mini muffins beurrés s'ils ne sont pas en silicone.
Faire cuire 12 minutes à 180°C. 

mardi 5 avril 2011

Petites galettes à la fleur d'oranger

Il était une fois deux retraités qui vivaient dans une jolie petite maison de plain-pied, bien située en bordure de forêt. Un jour, le mari eut envie d'une galette, sa femme, bonne pâte s'exécuta sans rechigner. Le gâteau était trop chaud, l'homme entra dans une colère noire et sa douce moitié se résolut à mettre à refroidir la chose sur la fenêtre. Mais la galette décida de partir à l'aventure, elle sauta du rebord de la fenêtre et s'en fut vivre sa vie. Elle fit de nombreuses rencontres, un lapin, un loup, un ours. Elle leur tourna à tous la tête, la petite dévergondée, avec ses rondeurs dorées, se trémoussant sous leur nez en chantant. Aucun d'eux ne put ou ne sut la retenir. Sa route croisa finalement un renard qui, sous prétexte de soutenir sa carrière de chanteuse, en profita pour la croquer. Le vieux et la vieille divorcèrent, le lapin qui était aussi agent immobilier se chargea de la vente de leur maison. Le loup se jeta dans le travail pour oublier et devint un requin de la finance, l'ours tomba dans l'alcoolisme. Le renard, qui s'était cassé une dent dans l'aventure, intenta un procès aux deux retraités. Moralité, il faut toujours utiliser une grille à pâtisserie pour faire refroidir les gâteaux.


pour une trentaine de sablés de taille honnête :
  • 250 g de farine
  • 100 g de beurre
  • 1 oeuf
  • 80 g d'amandes hachées finement
  • 3 c. à soupe d'eau de fleur d'oranger
  • 80 g de sucre en poudre
  • sel
  • 1 jaune d'oeuf et 1 c. à soupe de lait pour dorer
  • sucre en grains
Mettre la farine, le beurre et le sel dans la cuve du robot. Mélanger pour sabler.
Ajouter la poudre d'amandes, mélanger.
Battre l'oeuf et le sucre en omelette, y ajouter l'eau de fleur d'oranger. Incorporer le tout à la pâte jusqu'à ce que le mélange soit homogène.
Mettre la pâte en boule pendant 1 heure au réfrigérateur.
Préchauffer le four thermostat 180°C.
Etaler la pâte sur 4 mm d'épaisseur. Découper des formes à l'emporte-pièce. Parsemez de sucre pour le décor.
Dorer les sablés avec l'oeuf et le lait. Parsemer de sucre en grains. Réfrigérer 15 minutes.
Cuire pendant 10 minutes au four thermostat 180°C.




samedi 2 avril 2011

Petits Coeurs carottes et potimarron

Aujourd'hui, au self, nous eûmes un sommet de la gastronomie collective, le gratin de blettes. Je dis "blettes" mais je devrais dire "cardes", il n'y avait que les côtes. Fort malheureusement pour elles, les herbacées étaient mises en concurrence avec du blé. Quel camouflet subirent ces pauvres et austères légumes face à la séduisante céréale, le plat resta quasiment intact. Et c'est la que je m'aperçus que la lachanophobie n'est finalement pas seulement un problème avec les enfants. 
Mais qu'est-ce donc ? On pourrait le définir par la peur des légumes. Les légumes peuvent-ils faire peur, me direz-vous ? Bien sûr, n'avez-vous jamais vu un salsifis ou pire, un chou de Bruxelles cachant sa  malfaisance sous une aimable rondeur, se glisser sournoisement dans une assiette, provoquant les hurlements du lachanophobe : "Argh, un légume !" ce qui pourrait être anecdotique, sauf si l'individu exerce la profession de primeur, de même s'il souffre de carpophobie "Argh, un fruit !".

Dans la même veine, on pourrait imaginer un cafetier souffrant de buticulaphobie ("Argh, une bouteille !") ou le pauvre hippopotomonstrosesquippedaliophobe qui ne peut même pas dire de quoi il souffre puis qu'il s'agit de la peur des mots trop longs ("Argh, un mot trop long !").
Pour contribuer à faire reculer la lachanophobie de nos assiettes, j'ai pris l'habitude de pratiquer le légume insidieux. Après le concombre masqué, voici la carotte travestie et le potimarron maquillé.




pour 18 petits coeurs carottes et potimarron ou 9 petits cakes :

  • 250 g de farine
  • 150 g de beurre fondu
  • 3 oeufs
  • 150 ml de lait
  • sel
  • 80 d'emmental râpé
  • 200 g de potimarron
  • 2 carottes
  • 1 sachet de levure chimique
  • 1 c. à café de graines de cumin
Peler le potimarron, le tailler en gros dés et le faire cuire dans de l'eau bouillante salée jusqu'à ce qu'il soit tendre. Mixer fin et réserver.
Peler, laver et couper les carottes en rondelles pour les faire cuire à l'eau bouillante salée. Mixer fin et réserver.
Préchauffer le four thermostat 180°C.
Mélanger la farine, le sel et la levure, faire un puits.
Y incorporer les oeufs, puis le lait et le beurre au fouet.
Ajouter 180 g de purée de carottes et 60 g de purée de potimarron et le cumin pour obtenir une pâte homogène.
Verser la pâte dans les moules choisis et beurrés s'ils ne sont pas en silicone.
Cuire 25 minutes environ thermostat 180°C.


vendredi 1 avril 2011

Brioche tressée

Tas de rats vit tas de riz.
Tas de riz est vu par tas de rats.
Tas de riz tentant tenta tas de rats tentés.
Tas de rats tentés tâta tas de riz tentant.
Tas de riz tentant fut tâté par tas de rats tentés.
Tas de rats tentés tâta tant de tas de riz tentant, 
Tas de rats tentés mis tant patte à tas de riz tentant, 
Que tas de riz tentant fut tassé par tas de rats tentés.
Qu'eussent alors fait les rats devant une brioche tressée ?


pour 2 brioches tressées convenables :
  • 500 g de farine
  • 250 ml de crème fleurette entière
  • 2 oeufs et 1 blanc
  • 80 g de sucre en poudre
  • 1 c. à café de sel
  • 10 g de levure de boulanger lyophilisée.
Mettre dans la cuve de la machine à pain les ingrédients dans l'ordre conseillé par le fabriquant.
Mettre en marche avec le programme "Pâte seule".
A la fin du programme, transvaser la pâte sur le plan de travail, la dégazer gentiment.
La replier une ou deux fois avant de la diviser en 6 boudins.
Rouler les boudins pour les étirer et faire 2 tresses de brins.
Poser les tresses sur la tôle à pâtisserie recouverte de papier sulfurisé.
Laisser lever 3/4 d'heure sous un torchon.
Préchauffer le four thermostat 180°C.
Cuire entre 15 et 20 minutes à 180°C.
A la sortie du four, passer du lait au pinceau et saupoudrer de sucre glace.