dimanche 22 mai 2011

Fantaisies aux fraises et chocolat blanc

Il est des déceptions et des trahisons dont on met du temps à se remettre. Victor Hugo et les fraises furent parmi les plus terribles de ma vie, avec celles du Père Noël et de la petite souris.  Dans mon adolescence exaltée, je lisais de la poésie romantique. Nous vivions alors sous d'autres latitudes et sur un autre continent. Un vers d'Hugo frappa un jour mon regard et mon oreille. "Un frais parfum sortait des touffes d'asphodèle ; / Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala." C'est une fleur méditerranéenne, impossible d'en trouver alors. Je dus momentanément modérer mon impatiente envie de sentir la douce et suave fragrance. Cependant, ce vers me suivit comme un compagnon de rêverie. Quelques années plus tard, je me promenais avec mon père dans la campagne autour de chez eux. Comme souvent, il me détaillait la flore que nous croisions. Soudain, il lança : "Et ça, là, ce sont des asphodèles." Mon sang de fit qu'un tour, je me tournai aussitôt vers la fleur qu'il me montrait, m'attendant à trouver une plante magnifique de délicatesse, tranchant sur la nature environnante comme une perle dans un plat de coquillages. Las, la fleurette est très quelconque, blanche, 6 pétales, rien de remarquable, asphodelus fistulosus, précisa mon géniteur. L'évocation de la fistule me ramena quelque peu sur terre, je décidai de me pencher pour humer le doux parfum. Et là, j'évoque le souvenir avec un reste fragile d'émotion conservé comme une fleur séchée entre les pages d'une livre, ça pue horriblement ! Hugo m'avait menti ! Tout un pan s’effondrait ! Et la fraise dans tout cela ? Elle est également une vile traîtresse, la fraise n'est pas un fruit, mais un faux-fruit, à l'instar des faux-amis, faux-semblants, faux-plafonds, faux-frères. Les vrais fruits, ce sont les petits grains ! A elle je veux bien pardonner parce qu'elle a malgré tout bon goût, et comme Hugo était un amateur de confitures, de fraises également je suppose, je lui garde également un fond de tendresse. Surtout après avoir mangé des fantaisies aux fraises et au chocolat.




pour 6 fantaisies aux fraises et chocolat blanc raisonnables :

  • 250 g de fraises bien mûres
  • 1 c. à soupe de sucre semoule
  • 250 ml de crème fleurette
  • 2 feuilles de gélatines
  • 75 g de chocolat blanc à pâtisser
  • 2 c. à soupe de jus de fraise
  • 150 g de biscuits sec (spéculoos ou autre)
  • 40 g de beurre fondu
  • pour la décoration : 100 g de chocolat blanc
Cette recette participe au concours 
du dessert estival au chocolat 
organisé par le très bon blog (à tous les sens du terme)

    La veille :
    Faire fondre le chocolat dans la crème, réserver au réfrigérateur.
    Le jour même :
    Ecraser les biscuits, mélanger avec le beurre fondu.
    Verser au fond des cercles ou de papier sulfurisé enroulé pour former des cercles.
    Réduire les fraises en purées avec la c. à soupe de sucre.
    Faire mollir les feuilles de gélatines dans de l'eau froide.
    Chauffer le jus de fraises, y faire fondre la gélatine, mélanger avec la purée de fraises, réserver.
    Monter la crème fraîche au chocolat en chantilly.
    Incorporer délicatement la chantilly à la purée de fraises, verser dans les cercles.
    Mettre 3 heures au réfrigérateur.
    Faire fondre les 100 g de chocolat blanc au bain-marie.
    A l'aide d'un pinceau, "peindre" des bandes de 4 cm de large de chocolat blanc sur du papier sulfurisé, réfrigérer.
    Au bout de 10 minutes, quand le chocolat commence à prendre, appuyer pour marquer des rectangles tous les 3 cm environ au couteau pour pouvoir le découper ensuite, remettre au réfrigérateur.
    A moment de servir, ôter les cercles autour des fantaisies, découper les plaques de chocolat blanc, les disposer autour de la chantilly aux fraises. 

    2 commentaires:

    1. J'ai été trahie par l'ami de mon père que je considérais comme mon second papa et qui, pour les autres, j'étais sa chouchoute.
      Il a posé un pot de confitures que je pensais être de l'abricot devant moi, bien en évidence et j'ai eu cette pensée " mon doux, faut il qu'il m'aime pour m'apporter ma confiture préférée"...quand j'ai plongé mes doigts dedans, j'ai failli vomir..c'était de la citrouille ! j'entendais mon père et son ami, rire de très bon coeur, je m'étais faite avoir :)

      merci beaucoup de ta participation Cécile, c'est très apprécié, ton dessert est fantastique, il rentre vraiment dans mes goûts :)

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    2. @ Isabelle : Merci, et je compatis pour la citrouille, j'ai des souvenirs de soupes oranges...

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